LIVRES

La chambre de Victor déborde de notes africaines. Sa maman danse devant la fenêtre et Victor rit.
Elle me dit en souriant :
- Victor raconte des bêtises ce matin. Il est mort de rire.
Yvan qui arrive devant la porte, m’explique :
- Il n’arrête pas depuis ce matin. Il est content parce qu’il peut enfin rentrer chez lui.
A ces mots, la maman rit, danse à nouveau, chante.
- Tu vois, dit Victor à sa maman, toi aussi tu rigoles ! D’ailleurs, quand on rit, la maladie passe mieux!
- C’est vrai, intervient Yvan, elle semble moins grave même si on n’a pas toujours envie de rire.
J’écoute leurs sages paroles pendant que la maman fredonne.
Victor ajoute :
- Moi, quand je sais que c’est le jour de la ponction lombaire, je ne ris pas du tout ! Mais bon, je sais que je n’ai pas le choix. C’est mathématique : Ponction + Traitement= Vie.
Sinon, pas de médicaments et je meurs. Je n’ai pas envie de mourir.
- Personne n’a envie de mourir, dit Yvan en tournoyant avec son fauteuil roulant.
- Si, parfois, ça arrive, répond doucement Victor.
Et Yvan poursuit :
- Je crois que ceux qui veulent mourir, ne le veulent pas vraiment. Ils aimeraient quitter leur souffrance mais pas la vie.
- Moi, j’en ai assez d’être malade mais je n’ai quand même pas envie de mourir, dit Victor.
Et il rejoint sa maman, qui danse toujours devant la fenêtre, en se trémoussant au rythme de la musique.
Il rit et s’exclame :
- Je suis tellement content qu’il y a un tremblement de terre dans mon corps !
Et le voilà, dansant auprès de sa maman en riant.

Des moments difficiles naissent, parfois, aussi des bonheurs...

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