LIVRES

On me dit que Tomy m’attend. Il a quelque chose à me montrer. Dès que j’arrive, il crie, les yeux lumineux:
-Regarde ce que j’ai reçu!
Et nous disons en choeur:
-Le drapeau espagnol!
Sa maman rit:
-Comme nous ne pouvons pas aller en Espagne pour l’instant, j’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux pour qu’il puisse recevoir des cartes.
Et Tomy précise:
-Des cartes d’Espagne pour décorer ma chambre! Et il y en a encore beaucoup à la maison!
-Des sacs entiers!, dit la maman. Je les apporte petit à petit.
Effectivement, plastifiées et stérilisées, certaines ont déjà pris place sur les murs amenant le soleil dans sa chambre. Des petites fenêtres ouvertes sur ses rêves et les jours de bonheur grâce auxquelles il s’échappe de la violence de la vie.
-Je ne m’attendais pas à en recevoir autant!, dit la maman en riant. On ne pourra pas toutes les mettre.
-Mais oui, répond-il, on les collera au plafond!
-Et ce drapeau, c’est la cerise sur le gâteau!, ajoute sa maman.

Les jours suivants, il l’utilise tantôt comme sortie de bain, tantôt comme couverture. Il devient doudou ou mouchoir aussi, pour sécher ses larmes.
Même pendant les cours, ce drapeau ne le quitte plus.
-C’est ma cape de travail, dit-il, et je peux même faire un capuchon quand j’ai froid!

Ce drapeau est ainsi devenu le symbole de son combat, sa force, sa motivation. Il s’y raccroche dans les bons et mauvais moments. Et pas question de le laver.
-Tu le laveras quand on rentrera, dit-il à sa maman.

C’est Son drapeau, sa Vie! Et on n’y touche pas!

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