LIVRES
Les chroniques de Flore:
Et Dieu dans tout ça ?
CHRONIQUE 46:
ON VA OÙ QUAND ON MEURT?
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Petite réunion dans la chambre de Victor qui passe une journée à l’hôpital de jour.
Raphaël l’aide à ranger ses médicaments. Yvette, dans le lit d’à côté, travaille déjà.
Après le bisou de bienvenue, Victor me dit:
- Tu te souviens, Léa? Yvan disait que c’était toute une pharmacie. Maintenant, il est mort.
J’ai l’impression qu’ un petit bout de mon coeur tombe lorsque je lui réponds tristement que je suis au courant.
Des gouttes de pluie s’écrasent bruyamment sur la vitre de la fenêtre. Même le ciel semble pleurer.
- Moi je le connaissais un peu, intervient Raphaël.
Victor raconte:
- Ma maman m’a dit que Yvan était en paix. Il est mort chez lui et c’est ce qu’il voulait. Puis, on a pleuré tous les deux.
Il blottit sa tête contre moi. Yvette écoute attentivement en suçant son crayon.
Nous restons ainsi, un moment sans rien dire. Nos pensées vont à Yvan.
Dans le silence, s’élève la voix de Yvette:
- Je me demande où on va quand on est mort.
Raphaël répond:
- Peut-être qu’on reste près de nos parents.
Yvette donne son avis:
- Les enfants qui meurent deviennent sûrement des anges.
- Moi, dit Victor, je pense qu’on donne sa place à quelqu’un d’autre.
- Mais moi, je préférerais garder ma place encore un peu!, s’exclame Raphaël en riant.
Et Victor répond:
- Regarde, je suis toujours là moi! Et je suis presque guéri! D’ailleurs, je ne viens plus souvent à l’hôpital!
Tous rient.
Un peu plus tard, après les cours, nous décidons de réaliser un beau dessin collectif pour Yvan. Un affectueux cadeau du coeur en cette grise journée.